[Film] Un mariage de rêve de Stephan Elliott

19084621Vu au cinéma à sa sortie, je n’ai pu m’empêcher de la revisionner lorsqu’il est passé sur Arte la semaine dernière — et sur mon ordinateur avant-hier. Un mariage de rêve est une petite perle cinématographique qui met du baume au cœur et des étoiles plein les yeux, le tout enrobé d’un humour british qui ne manque jamais de faire sourire voire rire aux éclats.

Nous sommes dans les années 1930. Larita, une jeune Américaine, pilote de course et aventurière, rencontre par hasard John Whittaker, bel éphèbe d’une petite vingtaine d’années issu de l’aristocratie anglaise. Bien sûr, ils tombent amoureux, et se marie quasiment immédiatement. Puisqu’ils sont désormais mari et femme, une rencontre avec la belle famille s’impose … Et elle promet d’être explosive ! Si Mr Whittaker accueille à bras ouvert sa belle-fille, c’est loin d’être le cas de Mrs Whittaker, une Anglaise coincée sans cesse au bord de la crise de nerfs et qui ne supporte pas que les choses ne se passent pas comme prévu.

La sujet paraît a priori léger : après tout, il s’agit d’une petite comédie romantique, non ? Eh bien ne vous y laissez pas prendre. Le réalisateur, Stephan Elliott, a réussi à allier la légèreté et le sérieux. N’oublions pas que l’histoire se déroule dans les années 1930. Le spectre de la Première Guerre mondiale plane encore sur l’Angleterre et l’aristocratie s’effondre peu à peu. De plus, les relations anglo-américaines ne sont pas nécessairement cordiales — si politiquement, on peut constater un rapprochement entre les nations, il n’en demeure pas moins que les Anglais considèrent les Américains comme des parvenus et des sauvages. Mrs Whittaker représente cette Angleterre traditionnelle ; le progrès l’effraie — comme l’arrivée de machines pour labourer les champs — et la famille tient une place importante dans sa vie. Au contraire, Larita est une jeune femme pleine de vie, indépendante et fière de sa réussite, qui essaie d’aller de l’avant et de ne jamais regarder en arrière. Pris entre ces deux femmes fortes, John est un peu perdu. Lui qui a toujours vécu une vie paisible à la campagne, qui incarne l’innocence même, ne parvient pas à comprendre pourquoi sa femme et sa mère ne s’entendent pas. Au fur et à mesure, nous découvrons plus ou moins les raisons pour lesquelles Mrs Whittaker agit de la sorte envers Larita, mais je n’en dirais pas plus.

Pour incarner deux personnages aussi “imposants”, le réalisateur a fait le choix de Jessica Biel et de Kristin Scott Thomas. Depuis que j’ai vu L’Illusioniste, je dois avouer que j’ai un petit faible pour Jessica Biel, qui en plus d’être une excellente actrice, a une classe folle. Même dans Valentine’s Day — et ce n’est pas le meilleur film qui existe … —, son rôle était celui qui me plaisait le plus : la trentenaire déprimée qui se goinfre de chocolats et qui organise une fête pour protester contre la Saint-Valentin. Dans Un mariage de rêve, elle incarne à la perfection l’élégance des années 1930, le tout avec humour, mais aussi profondeur. Quant à Kristin Scott Thomas, qu’on ne présente plus, elle est fantastique en Anglaise coincée et froide, qui vous balance des horreurs à la figure, mais toujours avec le sourire.

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Ben Barnes, acteur que vous avez pu voir dans Dorian Gray — que je n’ai toujours pas vu —, a été choisi pour le rôle de John Whittaker. Sa gueule d’ange et son jeune âge ajoutent de la crédibilité au personnage et créent un contraste saisissant entre John et Larita. Colin Firth incarne le mari de Mrs Whittaker, le père de John. Cynique, ironique, sarcastique et surtout constamment ennuyé, j’ai trouvé Colin Firth absolument épatant. Je suis toujours heureuse de le découvrir dans de nouveaux rôles, de voir son jeu évoluer avec le temps — comme le bon vin, il se bonifie avec l’âge ! À ce casting “de rêve”, je ne peux oublier d’ajouter Kris Marshall. Vous savez, ce petit rouquin qui joue dans Love Actually, qui part aux États-Unis avec un sac rempli de préservatifs et qui revient avec un top model à son bras ? Eh bien là, il s’agit du majordome, Furber, tout aussi content d’être là que Mr Whittaker. Il a des répliques très croustillantes et c’est certainement mon personnage préféré du film. John a aussi deux sœurs, Hilda et Marion, qui sont … comment dire … un peu particulières, mais je ne préfère pas gâcher le plaisir du premier visionnage, donc je m’arrêterais là.

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Ce que j’aime dans ce film, mis à part le casting et l’histoire, ce sont évidemment les décors et les costumes. Je suis une fan de films d’époque et je peux vous dire qu’ici, nous sommes servis. Il n’y a pas, à mon avis, d’exagération au niveau du mobilier et de l’aménagement du manoir comme on peut parfois le voir dans certaines productions cinématographiques. Les vêtements de Larita sont sublimes et très extravagants comparés à ceux que portent les Whittaker. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, je ne suis pas une professionnelle en la matière, mais ne serait-ce que pour ça, je vous invite fortement à jeter un œil à cette petite merveille.

Autre point on ne peut plus important : la musique. Ben Barnes chante deux chansons, Jessica Biel en chante deux aussi, le film a son propre orchestre, ses propres versions de chansons plus anciennes comme Let’s Misbehave ou You’re The Top de Cole Porter. Je ne me lasse pas d’écouter la bande originale, elle a d’ailleurs bien vite fini sur mon iPod … Avec le temps, je fais de plus en plus attention à la musique. Le choix des morceaux est à mon sens très révélateur. Je me fais souvent cette réflexion lorsque je regarde des vidéos sur Youtube — des Document Your Life par exemple : si la musique avait été différente, l’atmosphère l’aurait aussi été. Peut-être que ce moment-là aurait été plus triste avec une autre musique, mais peut-être que celui aurait été plus drôle aussi. Comme le disait Gad Elmaleh, on peut pleurer devant un gamin qui se brosse les dents, si le morceau est bien choisi. Tout ceci pour dire que dans Un mariage de rêve, ça a une grande importance. Même dans les dialogues, il y a des références musicales !

Si avec ça, je ne vous ai toujours pas convaincu de regarder ce film, eh bien il ne vous reste plus qu’à visionner le trailer. Il sera certainement plus parlant et vous donnera le ton mieux que moi. Comme vous l’aurez compris, j’en suis totalement fan. À chaque nouveau visionnage, j’apprends quelque chose. Si, lorsque je l’ai vu au cinéma, je ne m’étais concentrée que sur l’histoire d’amour, lorsque je l’ai revu à la télévision, j’ai pu découvrir une facette plus “sérieuse”, une dimension plus profonde qui m’avait échappée auparavant. Bien sûr, il ne sera jamais classé parmi les meilleurs films de tous les temps, mais je dois dire que je m’en fiche, à partir du moment où il me transporte et me fait oublier le quotidien tout en plaquant un sourire sur mes lèvres.

10 réflexions sur “[Film] Un mariage de rêve de Stephan Elliott

  1. Rah tu en parles trop bien de ton film partner ! Je vais être obligée de le visionner incessamment sous peu du coup 😉 même si Ben Barnes m’agace un peu xD (je me consolerai avec Colin Firth) Pour la musique je suis aussi fan :D. Tu m’en avais déjà envoyé une :p.

  2. Un petit film doudou ^^ J’ai prêté le DVD à une amie de ma promo !
    Kris Marshall joue aussi dans Death at a funeral tiens !
    Si tu as les musiques du film, je suis preneuse (a)
    Colin Firth est encore so talented dans ce film >w<

  3. Je n’avais pas entendu parler de ce film, mais comme toujours avec tes chroniques fichtrement bien ficelées, tu me donnes envie de me ruer dessus u_u ton pouvoir de persuasion me laisse pantoise. En plus, j’adore Kristin Scott Thomas, donc ça tombe bien =D

    PS: Le rôle de Jessica Biel dans Valentine’s Day était effectivement très drôle xD

    • REGARDE-LE. Je pense que tu pourrais apprécier :). Je suis heureuse si je parviens à convaincre les gens de regarder tel film ou de lire tel livre, c’est toujours bien de partager et de transmettre sa passion !
      Nous sommes d’accord pour Jessica Biel. Elle t’étonnera dans ce film ;).

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